À la toute fin du XVIIIe siècle, les Sulpiciens jouèrent un rôle important dans l’éducation des jeunes Montréalais. Le Collège Saint-Raphaël, placé sous leur tutelle, était alors le seul établissement d’enseignement classique francophone pour garçons de la région. Or, les jeunes n’y étudiaient pas que le latin : ils y apprenaient aussi à devenir des hommes. Les Sulpiciens avaient des idées bien arrêtées sur le comportement que devait avoir l’honnête homme. Les discours sur la sexualité n’échappaient pas à ce modèle et un des buts de l’éducation classique était d’inculquer la retenue et la continence aux jeunes. Au mieux, on espérait que les garçons restent chastes et qu’ils deviennent prêtres. Que faire? Pour les Sulpiciens, il n’y avait alors qu’une solution : régler le tout sans faire trop de bruit afin de préserver ce qui comptait vraiment, soit la réputation et l’honneur.
Cette conférence est offerte par Shawn McCutcheon (Ph.D. Histoire, McGill), membre du Groupe d’Histoire de Montréal (GHM). Dans ses travaux récents, il s’est intéressé à la construction de la masculinité dans les collèges classiques et les écoles de grammaire du Bas-Canada, entre 1790 et 1840. Son projet actuel étudie les comportements scandaleux de jeunes Montréalais qui eurent des démêlés avec la justice. Plus généralement, ses intérêts de recherche comprennent l’histoire transatlantique de l’éducation, du genre, de la sexualité, du contrôle social et de la marginalité entre le XVIIIe et XIXe siècle.
Durée : 70 minutes
Sur réservation
Photo : Bartolomeo Pinelli, Vénus présentant Cupidon à Calypso, 1808. Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry, Élévation de l’hôtel de Vaudreuil, 1727.